Elevage
Mercredi 12 mars : journée porcine dans la Loire

Pour l’interprofession porcine (Inaporc), il est nécessaire de consolider tous les aspects de la production pour assurer la souveraineté alimentaire du pays. C’est dans ce contexte qu’est organisée le 12 mars dans la Loire une journée dédiée à la production porcine.

Mercredi 12 mars : journée porcine dans la Loire
L’interprofession ambitionne de favoriser le renouvellement des générations des agriculteurs en faisant en sorte que 100 % des élevages porcins transmissibles soient repris. ©PdlL

Etre éleveur porcin dans la Loire, pourquoi pas vous ? Tel est l’intitulé de la journée de découverte de la production porcine du mercredi 12 mars à Fontanès (Ferme des 4 vents) organisée par la coopérative porcine Cirhyo et la Chambre d’agriculture de la Loire, en collaboration avec Tradival et Interp’Aura. Au programme (10 à 15 heures) : présentation de la filière porcine régionale ; les atouts de la diversification par le porc ; solutions pour s’installer en élevage de porc ; ateliers autour de l’installation en porc ; visite de l’élevage porcin du Gaec des 4 vents (naisseur-engraisseur multiplicateur 90 truies + atelier bovin lait).

Cette journée sera l’occasion de mettre en évidence tous les intérêts et le dynamisme d’une filière parfaitement intégrée dans le département et de rencontrer des acteurs qui la font vivre. Elle sera également l’occasion d’aborder les sujets d’actualité comme le renouvellement des générations en agriculture, les enjeux sociétaux et environnementaux ou encore les innovations et les solutions de demain. L'inscription est à faire rapidement au 06.45.31.43.75.

Une filière à soutenir

Pour l’interprofession porcine (Inaporc), il est nécessaire de consolider tous les aspects de la production pour assurer la souveraineté alimentaire du pays. Un chiffre ne trompe pas : celui de l’autosuffisance en viande porcine. Celle-ci a chuté d’un point entre 2023 et 2024, passant de 99 à 98 %, se sont inquiétés les responsables de l’interprofession porcine. Il était encore de 100 % en 2022. La France, qui reste 3e producteur européen avec 2,1 millions de tonnes équivalent carcasse (Mtéc) derrière l’Allemagne (3,9 Mtéc) et l’Espagne (4,9 Mtéc), voit son cheptel diminuer. Le nombre de truies françaises a reculé de -3,5 % en un an et celui des élevages a également poursuivi sa baisse (-4,5 % sur les onze premiers mois de 2024). De plus, « une charcuterie sur cinq aujourd’hui vendue en grande surface est importée », s’est inquiété Thierry Meyer, vice-président d’Inaporc, lors d'une conférence de presse en amont du Salon de l'agriculture.


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Tant et si bien que le solde de la balance commerciale a tendance à s’effriter. En effet, les exportations sont restées stables sur les dix premiers mois de 2024 (597 000 tonnes), mais les importations ont crû de +4 % en volume pendant la même période pour atteindre 509 300 t. En valeur, le déficit se creuse. « Il est passé de -457 millions d’euros (M€) sur les dix premiers mois de 2023 à -488 M€ sur les dix premiers mois de 2024 », a ajouté Thierry Meyer.

« Demain le porc »

Pour répondre aux attentes des consommateurs qui plébiscitent le porc français et aux attentes sociétales, pour anticiper les crises sanitaires et renforcer ses positions à l’export, Inaporc poursuit l’application de sa stratégie « Demain le porc », qui s’articule autour de cinq piliers : souveraineté alimentaire ; attractivité de la filière ; protection de l’environnement ; sécurité sanitaire et bientraitance animale. A ce titre, la filière s’est fixée des objectifs assez ambitieux, parmi lesquels revenir à 100 % d’autosuffisance d’ici 2035, avec au moins 50 % de produits porteurs de logo « Le Porc français » en rayon, mais aussi réduire de 25 % les émissions de Gaz à effet de serre (GES) d’ici 2035 (1) et d’autant les émissions d’ammoniac (NH3) pour les élevages.

L’interprofession ambitionne également de favoriser le renouvellement des générations en faisant en sorte que 100 % des élevages porcins transmissibles soient repris. « Aujourd’hui, 36 % des éleveurs ont plus de 55 ans », a précisé Christiane Lambert, vice-présidente d’Inaporc.

Peste porcine africaine

Ces objectifs passent par des aménagements juridiques et administratifs qui apparaissent indispensables comme le fait de « revenir aux seuils européens », a indiqué Philippe Bizien, président d’Inaporc. Autrement dit, mettre un terme aux surtranspositions. « Revenir aux normes européennes signifie pour nous de passer de 2 000 emplacements à l’engraissement à 3 000 et de 750 truies mères à 900 truies mères. Nous voulons les mêmes règles que les autres pays de l’Union européenne », a-t-il insisté, exigeant que les porcs soient, comme la viande bovine, retirés de la directive européenne « émissions industrielles » (IED).

Pour atteindre ces objectifs et réussir les transitions, l’interprofession demande le soutien de l’Etat, y compris pour anticiper une éventuelle arrivé de la fièvre/peste porcine africaine (FPA/PPA) sur le sol français. « Il n’existe aucun vaccin contre cette épizootie », a indiqué François Valy, vice-président d’Inaporc et président de la Fédération nationale porcine. La PPA est présente en Allemagne et en Italie. Elle constitue une menace sérieuse pour l’élevage français et les acteurs de l’interprofession sont peu confiants dans la réactivité de l’Etat si une crise sanitaire de cette ampleur devait intervenir sur le sol français.

Christophe Soulard et LGF

(1) La profession est parvenue à faire reculer de 16,7 % les émissions de GES entre 2004 et 2024.

Les Français fans de porc

Pas moins de 93 % des Français déclarent consommer du porc, sous forme de viande fraîche ou de charcuterie, d’après une enquête menée en janvier 2024 par l’interprofession. Même si elle a été détrônée d’un souffle par la volaille (31,6 kg/hab./an), la viande porcine reste une valeur sûre (31 kg/hab./an). La consommation globale a d’ailleurs augmenté de +1,4 % entre 2023 et 2024, portée par la restauration hors domicile, « en particulier le snacking » ainsi que par « les entreprises alimentaires qui utilisent du porc dans la fabrication de leurs produits traiteurs », indique Inaporc. Le porc reste « une viande conviviable, goûteuse et financièrement abordable », a résumé Anne Richard, directrice d’Inaporc.