Chloé Thollot
Passion, détermination et expérience malgré son jeune âge
Agée de 15 ans, Chloé Thollot est une passionnée des concours de vaches laitières. Depuis quelques années, elle apprend l’art de la préparation et de la présentation des animaux auprès d’Anthony Cizeron. La jeune fille s’est inscrite à la formation proposée par l’association Show open génisses le 7 mars et au concours du lendemain.

Les premiers souvenirs de Chloé Thollot sur la ferme de ses parents (Lydie et Stéphane Thollot, Gaec SLCAC à Saint-Galmier) remontent à quand elle avait 6 ans. « Une vache laitière venait de vêler et elle n’allait pas très bien, raconte la jeune fille née en 2009. Je lui apportais régulièrement à manger pour la sauver. » Elle se rappelle aussi de l’apprentissage de la conduite du tracteur, vers l’âge de 10 ans. « Quand j’étais petite, je n’aimais pas trop la ferme. Mon attirance s’est développée après… » Notamment avec le dressage d’une petite génisse laitière du troupeau, Rosace, qui, désormais devenue vache, sait lui rendre encore aujourd’hui son attachement. « Dans le pré, elle vient me voir en courant. »
Les parents de Chloé ne présentent jamais d’animaux à un concours. Sa première expérience dans un ring remonte à l’âge de 5 ans. « C’était avec mon tonton Cédric. Il présentait une vache et je lui tenais la main. Ce n’était pas prévu que j’aille avec lui dans le ring, mais j’étais fière. » Ce n’est que quelques années après qu’Anthony Cizeron lui a proposé d’apprendre à préparer des génisses et des vaches. « Nous nous connaissions bien et il savait que j’aimais les animaux. J’ai accepté cette nouvelle expérience. » Le jeune éleveur, associé du Gaec Cizeron à Cuzieu, avait sûrement compris le potentiel chez la jeune fille !
Première prestation réussie
Chloé se souvient de la première séance d’apprentissage : « Anthony m’a montré comment attacher les animaux et comment les laver. Puis, je l’ai fait moi-même. Après, il m’a expliqué comment les faire marcher et j’ai fait… » Sa première prestation dans un ring était pour l’édition 2021 de Génilait. Elle avait 12 ans. « Anthony était derrière la vache, au cas où cela se passerait mal. J’étais stressée car j’avais peur de le décevoir, de faire n’importe quoi et qu’à cause de moi la vache n’obtienne pas de prix. » Finalement, elle a été récompensée d’une 3e place. « Dans le ring, Anthony a su me rassurer. En sortant, j’étais contente et fière car il m’a dit que je m’étais bien débrouillée. »
Depuis, Chloé a participé au Show open génisses à Saint-Etienne en 2022, à Génilait plusieurs fois, à la Fête du lait à Saint-Héand en 2023 ou encore au Comice des 4 cantons. Elle était aussi aux côtés de la famille Cizeron pour préparer les vaches pour le Sommet de l’élevage, Vaches en piste ou le Salon de l’agriculture. « A chaque fois qu’il y a un concours, je les aide. »
La première expérience de Chloé à une compétition de meneurs était lors du concours régional holstein en 2024 à Chalain-le-Comtal. Melinda, la vache fétiche de l’élevage Cizeron et de Chloé, avait eu un problème. « J’ai présenté une femelle que je ne connaissais pas bien et cela s’est mal passé dans le ring. C’était quand même une belle expérience car j’aime bien participer aux concours. J’espère que je pourrai prendre ma revanche en mars… »
Effectivement, Chloé s’est inscrite à la formation proposée par l’association Show open génisses vendredi 7 mars à Chalain-le-Comtal (lire ici) car « j’ai encore besoin d’apprendre. A chaque formation on peut approfondir nos connaissances. Je sais que ce que je fais n’est jamais parfait. Je veux aussi participer à cette journée pour le plaisir parce que c’est une passion pour moi. » Elle fera bien évidemment partie des concurrents pour le concours de meneurs du lendemain.
Rendre fier son mentor
Pour cela, avec Anthony, elle a choisi les deux meilleures génisses du lot et ont entrepris de les dresser il y a deux semaines. La première séance s’est déroulée samedi 15 février. Les vacances scolaires devaient être mises à profit pour affiner l’apprentissage de la marche. Lors de cette phase de préparation, Chloé avouait ne pas être trop stressée. « Par contre, je sais que je le serai la veille du concours. J’aimerais bien ramener un prix. » Elle espère aussi faire monter les deux génisses sur le podium dans le cadre du concours morphologique. « J’adorerais rendre fier Anthony », son mentor envers qui elle est infiniment reconnaissante.
Avec lui, elle a partagé le sacre de Championne adulte de Mélinda à la Fête du lait 2023. Même si elle ne présentait pas la vache, « c’était un moment magique. J’avais des étoiles plein les yeux. C’était la même sensation quand le juge l’a désignée Grande championne réserve un peu après ».
Malgré son jeune âge, les étapes de la préparation d’une génisse ou d’une vache pour un concours n’ont pas de secret pour Chloé. « Tout commence par les attacher souvent, la tête en l’air, au moins deux mois avant le jour J. Il faut aussi les laver régulièrement pour avoir un joli pelage. Puis, trois semaines avant le concours, il faut les tondre. Et recommencer deux à trois jours avant pour enlever les traces de la tondeuse. » Chloé apprécie le lien qui se tisse avec la génisse ou la vache. « On passe tellement de temps avec elle qu’on finit par bien se connaitre. »
La veille du jugement, si la femelle est en lactation, « il faut calculer l’heure de la traite selon l’heure de passage pour que la mamelle soit pleine. Il faut aussi toujours rester à côté d’elle pour éviter qu’elle ne se salisse, mais aussi pour qu’elle ait toujours de l’eau à boire et de la nourriture à disposition. »
Avant d’entrer dans le ring, « on met de la cire sur la mamelle pour qu’elle brille et des paillettes sur le pelage ». Le bout de la queue est ébouriffé pour lui donner du volume. « En général, je parle à la vache. Je lui dis “il faut croire en nous“. Je me mets dans ma bulle et j’essaie de faire corps avec la vache. Je me dis aussi que peu importe si nous finissons premières ou dernières, le principal étant de faire de son mieux et de s’éclater. » Que ses parents assistent ou pas à sa prestation, Chloé reste professionnelle. « Cela me fait quand même plaisir quand ils viennent me voir… », avoue-t-elle.
« Faire corps avec sa vache »
Pas de secret non plus pour Chloé pour mettre toutes ses chances de son côté dans le ring : « Il faut faire corps avec sa vache, lui parler, lui faire confiance. Il faut veiller à ce qu’elle place bien ses membres, à lui faire lever la tête et à faire en sorte que sa ligne de dos soit bien droite. Sans oublier de regarder régulièrement le juge pour comprendre là il veut que l’on se place. » A l’heure de l’annonce du jugement, « on peut montrer note joie et notre fierté, mais attention de ne pas faire peur aux animaux ». A l’inverse, si le résultat n’est pas à la hauteur des espérances, « il faut garder le sourire, notamment envers le juge car il a fait le déplacement pour le concours ».
Chloé n’oublie pas signaler qu’il est essentiel de respecter le code vestimentaire des meneurs : chemise blanche, pantalon et chaussures noirs. Dans sa garde-robe, la jeune fille a des vêtements dédiés aux concours. Avant chaque prestation, elle compte sur sa maman pour le repassage…
Outre le plaisir de préparer et de présenter un animal, Chloé apprécie les concours pour les rencontres et les retrouvailles, pour la bonne ambiance qui y règne et pour l’entraide. « On se soutient, on se remonte le moral, on s’encourage… J’aime bien aussi l’adrénaline que la compétition procure. »