Industrie d’hier et d’aujourd’hui
De fil en aiguille, le tissage ligérien construit son succès
Le tissage, la Loire en connaît un rayon. Du chanvre aux tissus haut de gamme en passant par des masques de protection sanitaire, les industries ligériennes ont énormément tissé. Aujourd’hui, le savoir-faire de la région continue de perdurer avec des entreprises, mais aussi grâce à plusieurs musées.
Si le ruban prend une grande place dans l’industrie de la Loire, sa fabrication découle du tissage. Chanvre, lin ou encore soie passent entre les mains de tisserands ligériens. Même si les productions s’amoindrissent dans les années 1960, des entreprises continuent aujourd’hui à faire de la Loire une terre de tisseurs. Avant de se pencher sur le savoir-faire ligérien, qui a servi à fabriquer des masques pour la crise du Covid-19, voici un retour sur l’histoire du tissage dans le département.
Le territoire devient terre de textile dès le Moyen-âge avec la culture abondante et le tissage du chanvre dans le Forez et le Roannais. Il sert notamment à produire des habits et du linge de maison. Ce développement amène plusieurs lieux-dits à tirer leur nom de la plante : Chénevoux à Bussières ou encore Pré-Chenevrière à Panissières. La ville de Feurs organisait un marché du chanvre à cette époque. De nombreux habitants possédaient leur propre métier à tisser et se faisaient surnommer « paysans-tisseurs ». « Au XVe siècle, Panissières est reconnu comme un centre important de fabrication des toiles », explique le site internet du programme de développement touristique Terre de tisseurs, rassemblant 21 communes de la Communauté de communes Forez-Est. Au début du XIXe siècle, chaque maison possède son atelier.
A Panissières, le roi Henri III fini par mettre en place un marché des toiles qui prend le pas sur celui de Feurs. Mais, le lin plus confortable et souple remplace le chanvre dans le milieu du XIXe siècle. Au marché de Panissières, en plus des toiles en lin et des pièces de chanvre, quelques tissus en coton apparaissent. Le tissage de ce dernier commence dans les années 1810 à Roanne. En 1846, la ville compte pas moins de 18 entreprises. Quelques années plus tard, l’industrie fait travailler plus de 3 000 personnes.
Tisser pour protéger
Début 2020, la France voit l’épidémie du Covid-19 se propager sur son territoire. Le confinement se profile et pendant que les citoyens s’isolent, le gouvernement charge plusieurs entreprises de fabriquer des masques. Entre janvier et avril, Thuasne, Sigvaris, Valmy ou encore les Tissages de Charlieu se mobilisent et convertissent leur chaîne de production pour répondre à la demande.