Jeudi 15 juin
Sol et méteils : mes alliés face au réchauffement climatique
Le 15 juin à Briennon, dans le Roannais, la Chambre d’agriculture, le comité de développement Belmont-Charlieu et la Fédération départementale des comités invitent à la quatrième journée « Cultivons le potentiel de nos sols ». Plusieurs interventions techniques et témoignages d’agriculteurs autour des méteils et des sols sont au programme. Précisions sur les thématiques abordées.
Le changement climatique se traduit dans notre département par un cumul de pluie stable (de l’ordre de 750 mm à Andrézieux-Bouthéon) et une augmentation des températures, déjà de +2°C entre 1980 et 2015. Cette hausse signifie une Evapo-transpiration (ETP) des cultures plus importante : à horizon 2050, l’ETP annuel pourrait augmenter de 153 mm (1). Une augmentation des températures, un cumul de pluie stable et une évaporation qui augmente : la conjugaison de ces facteurs dégrade très fortement le bilan hydrique réel (précipitation moins évapotranspiration). Cette dégradation est principalement marquée au printemps avec - 84 mm d’eau.
Méteils et stocks fourragers
Dans ce contexte de pousse de l’herbe contrainte par le manque d’eau et les fortes chaleurs, revoir son assolement et sa rotation peut s’avérer être un levier efficace, en particulier dans le cas de système allaitant, tout herbe. Stéphane Brisson, responsable de l’équipe élevage à la Chambre d’agriculture de la Loire, présentera, lors de la conférence qui lancera la journée technique dédiée aux sols et aux méteils du 15 juin, les leviers testés et validés par la Chambre d’agriculture de la Loire pour améliorer la résilience des systèmes tout herbe du Roannais.
Parmi les cultures qui peuvent être un atout face aux épisodes de sec successifs, les méteils tirent leur épingle du jeu. Julien Fortin, responsable de la ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou (Maine-et-Loire), présentera, pendant la conférence, les résultats acquis depuis plus de 15 ans sur les méteils, comme par exemple les mélanges à privilégier selon les objectifs visés. L’après-midi, lors des ateliers, il interviendra plus spécifiquement sur le semis des prairies dans des méteils pour sécuriser l’implantation des prairies.
Avec des étés de plus en plus incertains pour la production de fourrages, améliorer la productivité de la première coupe est un enjeu important. Le semis d’un méteil dans une prairie dégradée peut permettre d’atteindre cet objectif, d’après les essais menés par la Chambre d’agriculture du Cantal. A l’automne 2022, quatre parcelles ont été semées dans le département de la Loire, en partenariat avec les comités de développement Entre Loire et Rhône, Belmont-Charlieu et Roanne Nord. Le bilan de ces essais (rendement, valeur fourragère, approche économique) sera présenté par Stéphane Brisson pendant les ateliers de l’après-midi.
Conserver l’eau dans le sol
Le sol est une éponge qui retient l’eau dans ses pores. Le volume de ceux-ci dépend de la granulométrie, de la teneur en matière organique et de la porosité. A partir d’un profil de sol, Marie-Pascale Couronne, agronome – pédologue à la Chambre d’agriculture de la Drôme, interviendra l’après-midi pour expliquer comment évaluer la capacité de ce réservoir. Ensuite, elle présentera les différents leviers pour améliorer l’infiltration, le stockage et la valorisation de l’eau par les cultures.
Les tassements par les engins agricoles entraînent une baisse du volume des pores du sol et ont un impact direct sur la fertilité du sol et sa capacité à retenir l’eau. Un des leviers pour limiter le tassement est de bien choisir la pression des pneus. Cyril Mure, de l’entreprise Côté Route, présentera le tassement causé par le passage des engins selon la pression des pneus à partir de différentes empreintes.
Agriculture de conservation
L’agriculture de conservation est un système qui s’appuie sur la fertilité des sols pour améliorer la productivité. En 2015, plusieurs agriculteurs de la Cuma de La Pacaudière ont choisi de labelliser leur Cuma en GIEE (Groupement d’intérêt économique et environnemental) afin de travailler ensemble pour faire évoluer leur système vers l’agriculture de conservation. Ils ont été accompagnés par la FDCuma de la Loire. Huit ans plus tard, les agriculteurs ont abandonné la charrue et adopté le semoir direct. Ils ont généralisé la couverture des sols tout au long de l’année et tendent à réduire la fertilisation minérale. Ils témoigneront de leurs réussites et points de vigilance pour mettre en place l’agriculture de conservation dans un système d’élevage du Roannais.
Flore Saint-André, Chambre d’agriculture de la Loire
(1) Source des données climatiques : AP3C (Adaptations des pratiques culturales au changement climatique).